La Provence me manque.
Malgré les sédiments historiques déposés dans les rues, Paris est épuisée, sa magie étouffe. On en trouve bien encore des traces, parfois, quand les dorures de l’Obélisque ou de l’église des Invalides brillent et frémissent soudain comme des mirages, mais ce sont de bien pauvres signes pour une si grande ville.
En Provence les dieux vivent encore et ils attendent. Ils paressent en journée, à leur antique habitude, et les roulements des pierres sur les chemins les font à peine remuer dans leur sieste solaire. Ils ronflent de puissance dans les cigales et les coups du Mistral contre les branches des pins. Au crépuscule, ils se mettent à parler ; alors la campagne s’embrase. Dans les villes, au-dessus des toits chauds, des hirondelles ivres de joie crient et plongent et nagent à longues brassées. Ils disent enfin « la paix, messieurs » et la nuit germe, venant du ciel et gagnant l’horizon.
J’écris pour me souvenir des dieux et de leur magie qui soutient le monde.
Et puis, à d’autres moments, j’écris pour me souvenir que les dieux n’existent pas.
Quelle jolie note d’intention !
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Beau !
Sache que si un jour tu vas te perdre dans le pays de calcaire et d’herbe vert foncée qu’on appelle la Normandie, tu y rencontreras d’autres dieux, qui pour être silencieux n’en font pas moins vibrer l’air. Et en respirant l’air chargé de sel de la Manche au crépuscule d’un mois d’octobre pluvieux, tu te souviendras que la magie existe.
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Merci !
Les dieux de l’ouest et de la côte Atlantique, je les rencontrerai bientôt — pas ceux de Normandie, mais juste en-dessous.
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